Il est important de ne pas oublier que l'art des soins magiques reste avant tout un art du SOIN. Ce mot est important, car il signifie qu'en l'absence de connaissances médicales adaptées, un manieur de divin ne pourra qu'offrir des soins incomplets, simplement retarder l'inévitable... voire dans le pire des cas, affaiblir davantage encore le patient.
Ainsi, un chevalier qui aurait reçu un enseignement de paladin par exemple ne pourra soigner efficacement que les blessures "courantes" dont l'état est connue d'un simple coup d'oeil, brûlures légères, entailles et plaies peu profonde, etc. ou purifier si le sort est lancée rapidement après l'infection.
Dès lors que les maux attaquent des organes, des zones complexes de l'organisme —comme les articulations et ligaments— ou s'accompagnent d'un état de faiblesse particulièrement intense chez le patient, il est recommandé de faire appel à un médecin confirmé.
Le soigneur ne devra pas omettre l'importance de la multitude de potions, fioles et composants qui peuvent l'assister dans sa tâche. Il devra garder en tête que toute opération magique puisera sur son énergie comme sur celle du patient, et agir en conséquence : utiliser une lotion désinfectante au lieu de purifier magiquement la plaie, refermer les chairs en profondeur et laisser un baume de soin agir sur les plaies superficielles, administrer les antidotes au plus vite, ne pas négliger les avantages d'un suture lorsque son office est débordé de patients à soigner, etc.
La magie demeure précieuse, et ne devrait pas être gaspillée.
Dans le cas du soin d'une blessure ouverte, aussi grave soit-elle, il ne faut pas négliger l'inspection visuelle de la plaie avant toute opération magique, afin de s'assurer de l'absence de corps étrangers logés à l'intérieur.
Si l'examen n'est pas fait, il y a risque de complication liés à une infection sous-cutanée, et la plaie devra être ré-ouverte pour être nettoyée.
Les corps étrangers pourront être retirés à l'aide d'une pince ou, pour les plus petits, d'une compresse imprégnée de désinfectant.
Avant tout traitement magique, les os devront être remis en place manuellement. Aucune magie divine n'est en effet en mesure de faire bouger des objets par sa seule impulsion, et le risque d'amorcer la soudure des os alors qu'ils ne sont pas à leur place est immense. Le cas échéant, le membre devra être de nouveau brisé, remis en place et ressoudé.
Ceci est particulièrement important dans le cas des fractures ouvertes, ou agir directement par le Divin résulterait en une jambe aux chairs refermées d'où émerge un fragment d'os.
A noter qu'aucune magie n'est capable de ressouder un os de manière instantanée et complète, le soin ne sert qu'à amorcer une soudure plus rapide, mais l'os n'est consolidé qu'au bout d'une période allant de trois à sept jours.
Le soin des lésions internes est à réserver à un médecin compétent ou un chirurgien. Tout l'art du soin consiste en effet à être capable de "visualiser" l'organisme du patient et les endroits exacts où les troubles apparaissent —l'explication derrière cette visualisation différant suivant les magies divines, mais la capacité demeurant identique.
Le médecin devra donc s'appuyer sur de solides connaissances en anatomie pour œuvrer là où les soins sont nécessaires et refermer ce qui doit l'être.
Le traitement efficace des malédictions et poisons repose également sur cette capacité de "vision", qui guide rapidement le soigneur jusqu'aux zones de l'organisme atteintes et lui donne ainsi une indication sur le soin à effectuer.
Les malédictions à effet permanent sont généralement délicates et difficiles à briser, requérant parfois l'union des forces de plusieurs soigneurs pour briser le sort sans affecter l'organisme autour.
Dans le cas des poisons, il est recommander de n'utiliser le Divin —en particulier la Lumière— que pour soutenir l'effort de l'organisme et ralentir le poison, le temps que l'antidote soit administré. Un soigneur usant de la magie de la Nature pourra cependant facilement neutraliser les toxines naturelles et n'aura donc pas besoin d'autant de précautions.
Les troubles passagers de l'esprit —hallucinations, insomnies, cauchemars, possession, etc.— ne peuvent être traités que par un prêtre, car ce sont les seuls manieurs de Divin dont les pouvoirs sont directement spirituels : un paladin ne tire ses dons que des enseignements inculqués et de son Libram, alors que chamans et druides passent par l’intermédiaire d'entités tierces.
Dépendant des cas, le prêtre devra parfois être amené à disposer d'une connaissance avancée des mécanismes de l'esprit avant de pouvoir soulager son patient.
Il est à noter que ce sont les manieurs d'Ombre qui sont souvent les plus avancés dans ce domaine de connaissances, même si leur magie n'est pas à vocation curative.