Rêve

# Certains d'entre vous l'ont déjà lu - en effet, j'ai déjà posté ce texte ici mais je l'ai supprimé quelques temps après - Je vous propose donc le "Rêve" 2.0. Enjoy #


Elle avait longtemps hésité, jugeant le pour et le contre. Pendant les longues années de sa vie, elle avait été tentée à plusieurs reprises mais jamais elle n’avait brisé les règles qui lui étaient imposées. Aujourd’hui, elle était libre de ses choix, libre de choisir quoi faire de son corps. Oui, elle était prête, une certitude absolue en elle, c’était bien à cet homme qu’elle allait s’offrir pour la première fois.

Tout avait commencé quelques semaines auparavant alors qu’elle était perdue dans la capitale thalassienne. Cet elfe avait remarqué sa tristesse et sa détresse. Sans rien demander en échange, il essaya de la faire sourire, de lui redonner le moral. Seule et abandonnée, il n’en fallait guère plus pour la pousser vers lui. Plus les jours passaient, plus il lui apportait l’espoir d’une vie meilleure à ses côtés. Il était tel un phare guidant les navires dans la nuit. Elle accepta son sort, voulant tirer un trait sur le passé. Désormais, pour elle, il n’y avait que l’avenir, avec cet elfe…

Elle s’allongea lentement sur le lit, sans aucune résistance. Son corps dénudé frémit au contact des draps de soie, si doux, si légers. Ses yeux restaient clos, laissant les autres sens prendre le dessus. Elle sentit ses mains, si douces, sur son ventre, dispensant milles caresses. Le souffle dans son cou, viril, puissant mais apaisant. Les mots qu’il murmurait à ses oreilles, si réconfortants. La chaleur de ses lèvres déposants des baisers tendres et passionnés sur les siennes.

Leurs corps se mêlèrent dans une étreinte torride et passionnelle. Elle ne put cependant réprimer une grimace de douleur lorsqu’il força son ultime défense. Les lents va et vient de son partenaire, bien que douloureux, finir par la faire rougir et gémir de plaisir. Découvrant avec joie de nouvelles sensations qui lui étaient jusque là inconnues, elle s’abandonnait corps et âme aux gestes experts de cet homme qui lui offrait tant.

Alors que son partenaire atteignait le point culminant de leur rapport, elle sentit le corps musclé de l’homme vibrer. Ils restèrent silencieux et immobiles plusieurs minutes, cherchant à retrouver leurs esprits. Plongeant dans un profond sommeil, elle sera son corps contre le sien, cherchant à prolonger leur union charnelle mais l’homme se fit distant… il semblait disparaitre peu à peu, tel un nuage de brume… Se réveillant en sursaut, elle constata qu’il n’était plus là. Dans ses bras, à sa place, elle serrait son oreiller, le lit aux draps de soie n’était que sa couche militaire et la chambre décorée avec style, le dortoir de l’académie. Elle balaya la pièce du regard, espérant l’apercevoir… en vain.

Ses yeux se chargèrent de larmes et elle réprima un sanglot, ne voulant pas se faire remarquer par les autres.

Pour Elindora, la journée commençait bien mal.

- Voilà une petite suite, écrite à la va vite. J'espère que vous aimerez. -


Elindora se réveilla en sursaut, haletante, en sueur.
Encore ce rêve, toujours pareil, nuit après nuit. La même douleur la marquait dans le bas ventre. Portant ses mains à la zone meurtrie, elle referma les yeux et pleura en silence, durant une dizaine de minute.

Le sommeil ne revenant pas, elle se laissa glisser en silence au pied de son lit, enfila ses sandales et se dirigea vers l'extérieur. Avec une infinie tristesse dans les yeux, elle regarda les autres Maestrias qui se reposaient. Ils avaient l'air tous heureux. Elle remarqua même qu'Alithiel n'était pas seul. Une voix, douce et legère, poussait de legers gémissements.

"C'est une bonne chose" pensa t-elle en humant l'air doux et frais de la nuit.

Lentement, elle traversa la cour et porta son attention sur les ruines du réfectoire, puis se contenta d'admirer la lune.
Arrivée au bord de l'eau, elle s'asseya avec précaution et fixa le reflet lunaire sur l'onde marine.
La mélancolie et le chagrin emplirent son coeur. Les larmes se mirent de nouveau a couler le long de ses joues, rosies par la fraicheur nocturne.
Une quinte de toux mit fin à sa rêverie. Avec hâte, elle porta un mouchoir à sa bouche. Lorsqu'elle retira le tissu de dessus ses lèvres, elle constata qu'il était tâché de quelques goutes de sang.

"Alors... on y arrive enfin... le stade final de la maladie"

Elle secoua la tête, d'un air las et résignée, puis se releva avec difficulté. Sa jambe droite fut prise d'un incontrôlable tremblement. Elle peina a rester debout.

"Moins d'un mois... "

Elle reparti vers le dortoir, d'un pas mal assuré, pour tenter de finir sa nuit.