On charge.
Il y a un bruit atroce.
Je me laisse glisser le long de la pente pour rejoindre les autres. Je vois mes frères d'armes.
Je me réceptionne et je cours tout en lâchant un trait. Je suis un archer. Ma flèche touche sa cible et met fin à sa vie.
Encocher. Tendre. Décocher. Une autre flèche, une autre cible.
Je cours. Cent mètres avant la porte.
Pas le temps d'encocher. J'envoie la lame supérieure de mon arc rencontrer celle de la hache de l'orc me faisant face. Dévier le coup, pivoter pour frapper avec la lame inférieure. Se remettre à courir.
Cinquante mètres.
Un orc brun vient me bousculer. Je sais ce que je dois faire. Je bondis sur le côté en ramenant violemment mon arc pour lui couper le souffle. Meilleur effet que ce que je pensais. Plus de sang sur la lame. Courir à nouveau.
Vite.
Vingt cinq mètres. Je passe mon arc à mon épaule tout en tirant sur la sangle pour le réajuster dans mon dos et limiter ses mouvements.
Vingt mètres. Je détache le point d'attache rapide de la sangle de ma lance.
Je cours.
Quinze mètres. Je place ma lance devant moi. Je pousse un cri.
Dix mètres. Je rattrape la tête de la charge.
Cinq mètres. Un orc me regarde.
Un mètre. Ma lance s'enfonce profondément dans ses côtes.
Et cette sensation horrible.
Je rouvre les yeux, je suis de l'autre côté de la Porte. Je continue de charger sur quelques mètres après avoir dégagé ma lance du corps agonisant. Puis je vois.
Mal gré l'agitation, je me tiens immobile.
Mal gré le bruit, je n'entends plus qu'un son.
Celui du sang qui bat à mes tempes.