Pendant ce temps...

La non-morte n'était pas au mieux, sa voix était faible et sifflante, et surtout, elle semblait particulièrement irritable. Elle avait déplacé une partie de ses affaires à l'extérieur de l'auberge, sur le côté. Elle n'avait pas donné de raison particulière.

Elle n'était pas rentrée à Fossoyeuse et se contentait de sculpter ou lire, mettant de temps à autre, sa manche devant la bouche, toussant un peu d'ichor. Elle alla une ou deux fois demander des précisions quant à l'état de Landris. C'est un peu près la seule interaction sociale qu'elle sera aller chercher.

Après avoir été prévenu par Syaméïs Sen’Quelar de la blessure de son époux, la prêtresse sera partie instantanément du Manoir Aurenen, laissant ses instructions à Nanie la gouvernante des jumeaux, puis à l’intendant Calien.

Parvenu à Sabot de sang, pas question pour elle de s’éterniser en mondanité, ou autre. Elle demanda à voir son époux immédiatement. Une fois au chevet de ce dernier, elle demanda au médecin de lui faire son rapport, sur l’état du patient.

Puis les automatismes des gestes, des prières, qu’elle faisait à l’époque lorsqu’elle soignait les blessés dans l’armée, revinrent à la vitesse de l’éclair. C'est donc auprès de son mari, qu'elle s’installa, ouvrant son livre des prières, puissant en elle, afin de redonner les forces nécessaires à son époux. Laissant ainsi Naestrae, prendre un peu de repos.

Elle laissera Naestrae s’occuper de Landris, suite à la frayeur faite par ce dernier dans la nuit. La prêtresse ne voulant nullement interférer dans les soins prodigués par la paladine. Elle relaiera par la suite la doctoresse en chef, afin que cette dernière puisse prendre un repos bien mérité.

La Dame risquait de passer quelques jours à l’auberge de Sabot de sang, surement au grand mécontentement de certain. Mais, n’y les regards affables, n’y les sourires bienveillants, ne l’empêcheront de continuer ses soins, et prendre soin de son époux. La vie de sa tendre moitié, n’avait pas de prix à ses yeux.

Elle semblait pourtant irritée, elle n’arrivait pas à comprendre, comment son époux avait pu être pris pour cible. Pour elle cela voulait dire qu’aucunes personnes en armure lourde ne le protégeaient. Pourtant elle se souvient encore des paroles faites par un décurion lors d’une bataille : En rang serré, protection des personnes en armures légères. Elle attendra que Landris soit de nouveau sur pied, afin de lui poser, les questions qui lui brûlaient les lèvres.

Néssa reste dans son coin, peu ou presque pas visible. Il faut dire que depuis le retour de mission, elle n’en menait pas large. Et l’arrivée d’une Dame toute de blanc vêtue, un peu pète-sec, qu’elle ne connaissait pas, n’avait pas arrangé la chose.

Quand elle comprit qu’il s’agissait de la femme du Seigneur Aurenen, elle chercha en vain Lisonelle dans sabot de sang. Après renseignement pris auprès de Syaméïs, elle sut que sa chercher dans Mulgore ne servirait à rien. Lisonelle et Thaleras étaient partis en Quel’Danas. Elle n’osait demander par gemme, si la Doc’ allait bien suite à sa rencontre avec une très vilaine prêtresse maniant l’ombre, si sa blessure au flanc était en cours de guérison, si elle était partie à cause de l’arrivée de sa mégère de marâtre.

Même si son compagnon, lui avait offert le plus beau cadeau, qu’elle n’avait jamais reçu. C’est sous un arbre près du lac qu’elle ruminait ses pensées.

Landris était sorti du coma pendant une absence ou le repos de Naestrae, tout dépendait et en réalité il ne s'en souciait pas réellement. Quelques minutes à peine après être revenu dans le royaume des vivants, il était déjà parti avec son épouse et aura simplement communiqué sur la gemme qu'il était vivant et qu'il irait passer sa convalescence chez lui.

Une fois retapée par l'elfe paladin ( Qui n'est pas le Salve-Serre. ), Artelle se montrait déjà bien plus neutre comme à son habitude, calme et effacée, elle se sera réinstallée à l'intérieur.

Mais aujourd'hui, les plus matinaux auront pu voir une Artelle à la sortie du bâtiment, en "position de lecture", debout, totalement immobile, mais sans rien entre les mains, le dit livre ( Bouquin sur l'enchantement. ) traînant par terre.

Sauf ordre direct muni de contact physique, elle sera restée ainsi toute la journée, fixant le vide, l'air abasourdie. Qu'il pleuve, vente, neige ou autre, elle aura ignoré tout le climat, météorologique comme social. Elle ne répondait pas et se contentait de faire vaguement ce qu'on lui disait.

Néssa se réveilla en sursaut, en transpirant, secouant la tête. Elle qui avait l’habitude d’être dans son monde bien à elle, elle n’arrivait pas à déchiffrer, plus elle réfléchissait, plus elle avait mal à la tête, plus elle avait mal à la tête, plus elle se refermait sur elle-même.

Elle marmonna presque toute la journée, en se tenant la tête. Si quelqu’un passe à ce moment, il pourra entendre : C’est quoi cette merde. Mais c’est quoi cette merde, suivi de jurons bien senti en Draenïe.

Néssa, se sera fait réveiller par Thaleras avec de nouveau mal à la tête, mais cette fois pas à cause de son rêve, mais à cause d’une bosse qu’elle s’était faite en tombant.

En se massant le crâne, elle commença à se souvenir. La veille Thaleras, lui avait demandé d’ouvrir les caisses restées sous la rampe, ce qu’elle fit.

A l’ouverture de la première, elle n’avait vu que des étoffes, dans la seconde après ouverture il y avait des étoffes, du cuir et au milieu de tout ça, une statuette ainsi qu’une orbe, ces dernières doivent d'ailleurs toujours se trouver dans la caisse, puis "pouf " plus rien, le trou noir, enfin pas si noir que ça, elle partit rapidement dans un rêve encore une fois très étrange.

Depuis quelques jours, le temps de sommeil de Guznik augmentait progressivement, celui-ci multipliait les siestes en cour de journée. Malgré cela il paraissait moins énergique que d'habitude. La fatigue se lisait là aussi sur son visage. Toutefois il ne semblait pas inquiet comme Néssa, ou irrité tel Salve-Serre.

A leur réveil en début de matinée, les Maestria auront remarqué que le hamac du gobelin était vide. Il n'avait pas donné d'explication à son absence. Et à quiconque lui poserait la question par gemme, il répondrait simplement qu'il avait quelque chose à faire à Orgrimmar.

Il fut de retour en milieu d'après-midi, rapportant une grosse fiole qu'il rangea dans ses affaires. "Un truc pour mieux dormir" aurait-il répondu aux curieux, juste avant qu'il n'en prenne une gorgée pour ensuite refaire une sieste.

Tout ce méli-mélo de personnes qui apparaissent dans ses rêves, troublé la jeune elfe, elle se demandait vraiment si le Seigneur Aurenen n’avait pas raison. Elle prit le parti de ne plus chercher à comprendre, mais de noter tout ce qu’elle arrivait à ce souvenir à son réveille, sur le petit carnet noir avec un crane dessus que lui avait donné Artelle. Cette dernière lui avait dit : Utilité : Grande. Rêve : Tendance à disparaitre. Intérêt scientifique.

C’est donc ainsi qu’elle remplit, page après page, elle écrivait en commun afin de faciliter la lecture de la non-morte :

Cette nuit j’ai vu Lisonelle, nous étions à la pêche à la foire de sombrelune, non étions en train de rire de nos prises, une chaussure, du tissus et autres détritus plus farfelu les uns que les autres.
Puis changement d’endroit un paysage de Lordaeron avant la troisième guerre, là j’ai vu la tête d’un vieux, mais vraiment vieux, j’ai eu l’impression il faisait de la médecine.  Je ne peux pas dire si c’était un elfe, ou autre, son visage était très flou.
Un nouveau paysage toujours de Lordaeron, un autre visage, un homme que je ne connais pas, il avait l’air malade, mais par contre très intelligent, c’est curieux j’avais l’impression de l’aimer, j’avais l’air jeune.  
Par la suite j’ai été aveuglée par une lumière jaune… et là j’ai vu la silhouette de Garahn.

Et puis Anyel est arrivé tel un sauveteur, voulant m’extraire de ce rêve, il m’a pris par la main, il ma secouer un peu… et quand j’ai ouvert les yeux, j’ai vu Thaleras. C’était lui qui me secouait.

Nouvelle nuit nouveau rêve.

De nouveau les visages : celui de Lisonelle, de ce vieil homme, de cet homme érudit, de Garahn, et Anyel, me tenant la main. Nous avançons tous les deux, j’ai l’impression qu’il me guide dans ce rêve. Mais me guider vers quoi ? Je le laisse faire, ça ne sert à rien de résister.

Il semble me guider vers une lumière, c’est flou, et la lumière est pâle. De nouveau Canker, un Libram à la ceinture. Je le vois nettement cette fois, je le vois guider les âmes des disparus, les apaisant, l’un deux apparait cette fois, j’entends Canker, il parle d’un chevalier de la main d’argent, un certain Eric Donnigan.

Puis Anyel me lâche la main, s’emblant s’éloigner. J’essaye de le retenir. Mais je suis secouée, j’entends une voix que je connais bien. Dalkor, vient de me réveiller, surement parce que je suis agitée par mon sommeil.

Retour à la normale pour Néssa, ses rêves sont enfin redevenus les siens. La mission de samedi ayant été un succès, malgré les blessures de Lisonelle et de Guznik. Ils avaient ramassé un beau pactole.  Comme dirait Guz’ "des contrats comme ça, on recommence quand vous voulez".

Et même si elle réservait un chien, de sa chienne à quelqu’un, au moment où il s’y attendrait le moins, comptant bien mettre en application l’adage disant : la vengeance est un plat qui se mange froid, plus il est froid, meilleur il est. (Il faut dire qu’elle à la rancune tenace, mais ce n’est une nouveauté pour personne, le corbeau en avait fait les frais). C’est donc une elfe en pleine forme, qui assistait aux entrainements.

Linrielle semble studieuse en ce moment. Bien souvent, on la voit disparaitre après l'entraînement, pour s'installer sur le balcon, des parchemins étalée autour d'elle, couverts de runes et de schémas. A ses côtés, on peut voir une poignée d'épée sans lame, ressemblant à celle présente sur les schémas.


De son côté, Urkia a rejoint Thaleras pour la mise en place d'un futur outil de torture. Entre la fabrication de barre d'acier, leur mise en place et le rôle d'assistante technique responsable du marteau, elle a du boulot.

A première vue, la jeune elfe sera rentrée de la foire de Sombrelune, les bras chargés d’un bocal avec un poisson aux couleurs chatoyantes, ainsi que deux nouvelles recettes de cuisine.
Elle avait vu chez l’elfe qu’il y avait une carte au trésor. Néssa s’était mis en tête de la récupérer en échange de poissons.

Le coffre de Dalkor ayant disparu, c’est donc à côté de son hamac, sur une petite table en bois, visiblement de très bonne facture, que trônera le bocal à poisson.

Néssa sera arrivée, juste à temps pour le début de l’entrainement, un grand sourire accroché sur les lèvres.

L’entrainement fini, changement de tenue, la jeune Elfe mettra le canoë taurahe à l'eau avec Thaleras, en riant, elle savait que le spectacle auquel ils allaient s’adonner, donnerait lieux à ricanements, réflexions ou autres, mais elle n’en avait que faire.

Les débuts furent, un peu difficiles. La synchronisation, des deux rameurs imparfaite. Mais le lac retentissait d’éclat de rire venant de Néssa et de la voix d'une Lisonelle joyeuse criait : Allez du nerf moussaillons, souquer ferme.
Le canoë avait surement tendance à tanguer à leur début. Mais Néssa, reprit son sérieux. Thaleras et la jeune elfe réussirent enfin à trouver le rythme. Les tours de lac s’enchainaient à une bonne cadence.

Epuisée, les bras en compotent, après s’être lavée et pris un copieux repas. Néssa s’accordera une sieste dans le hamac. Quant au soir pas de Néssa à Mulgore, Dalkor étant rentré de mission, elle profitera de sa présence au maximum.

C’est une Néssa, grognon qui s’entrainera aujourd’hui, pas de son de voix, ni rire ou autre venant d’elle, ne perturbera le calme des vertes prairies de Mulgore.

Au retour dans l’auberge, c’est songeuse qu’elle prendra lecture de la lettre laissé par le bricolo. Même si elle comprenait sa démarche et son envie de bouger, elle n’en était pas moins triste d’en voir un de plus partir. Elle ne répondra que par monosyllabe, si quelqu’un vient à lui pose une question.
Elle laissera un petit mot disant qu’elle serait sur Orgrimmar.