Académie Maestria
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 Soleil Blanc

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Una'she

Una'she


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MessageSujet: Soleil Blanc   Soleil Blanc Icon_minitimeJeu 3 Fév - 4:33

"Petit"

Ses paupières pesaient lourd. Comme le reste de son corps. Elles étaient récitentes, et il eut des difficulté à les lever. Il réussit tout de même. Lentement, il ouvrit les yeux. Regardant devant lui, il voyait... le ciel. Et au milieu de ce ciel, une sphère brillante, magnifique, blanche.
Il ne bougea pas. Ne tenta même pas de bouger. Il savait qu'il ne le pourrait pas. Les mailles d'une armure lui plombait le torse. Ses jambes. Ses bras. Tout son corps. Une armure... Il ne se souvenait même pas en avoir un jour porté une.


Tu as combattu des horreurs que l'esprit ne peut accepter. Tu en combattras bien d'autres.
Les habits protecteurs qu'il portait en dessous étaient déchirés. Il le sentait. Le froid du métal sur sa peau. Mais ce n'était rien. L'eau avait fait gonfler le cuir, s'était insinué entre les mailles. Elles la retenaient, le liquide s'écoulait mal dans le sens du départ.
Des vagues. Il les sentait affluer, refluer, lentement. Remonter sur ses jambes, repartir. Ce n'était pas désagréable. Une plage. Voilà où il était. L'eau gagnait du terrain, petit à petit. Il la sentait sur son bassin. La marée montait.

Douloureusement, il referma les yeux.
Ca brûle. Un liquide coulait à présent sur son visage. Il avait une conscience lointaine de sa nature : du sang.
Il était bien. La plage... Il la devinait, sable blanc, comme l'astre du jour. Cercle de lumière aveuglant et magnifique. Il aurait aimé le regarder encore. Mais cette fois-ci, ses paupières refusèrent définitivement de lui obéïr.

Il était bien. Cet engourdissement qui ne l'avait pas quitté, il ne lui venait aucune envie de le dissiper. Jamais il ne s'était senti mieux de sa vie. Dans un soupir, il se laissa plonger dans cette bienheureuse torpeur.


~

Quelque chose le tira légèrement de son sommeil. Un goût de sel. L'eau était arrivée jusqu'à sa poitrine, et les vagues s'étaient immiscées entre ses lèvres. Mais... pas seulement. Un léger brouhaha, des bruits de discussions paniquées, des pas qui foulaient le sable. C'était bien du sable. Il se sentit bougé.


- Hé, hé, doucement ! Tu vois pas qu'il est mal en point ?

Un accent étrange. Inconnu. Une voix légèrement criarde, même si elle était incontestablement masculine. Un gobelin.

-
Voilà, comme ça. Mettez-le sur la civière. On lui demandera ce qu'il fait là quand il se réveillera.

L'eau s'échappait en cascades entre les couches de métal, le sable y restait collé. Il se sentait mal. Comme si les éléments le tiraient en arrière, et s'étaient alliés contre lui pour l'étouffer.

-
Idiots ! Enlevez-lui tout son barda, il va mourir asphyxié !

Des gobelins.
Il sentit qu'on le reposait, et des mains agiles desserrer les lanières de son armure. la pression se fit moins forte, son corps fut brusquement libéré. Inconsciemment, il inspira une grande bouffée d'air à la saveur saline.


-
Posez-le sur la civière, maintenant. Douuucement !
- Et emmenez donc tout ce bazar, on s'en occupera après.

De nouveau, il se sentait cahoté. Mais l'impression était moins déplaisante. Le sensation dans son dos changea, dur sur les côtés, mou au milieu. Il sentit le mouvement. On le déplaçait. Sur le chemin, les porteurs ne se privèrent pas de faire des commentaires.

-
C'est clair que ça va mieux comme ça.
- Ouais, il pesait un âne mort. On aurait été dix que ça n'aurait peut-être pas suffit.
- L'est pas léger quand même.
- Hé, mets-toi dans la tête que c'est pas comme nous. C'est un Elfe. C'est grand ces choses-là.
- Pas faux.
- Qu'est-ce que t'as pas compris ?

Ce bavardage incessant vrillait ses tympans sensibles, il ne souhaitait qu'une chose : que cela s'arrête. Ce fut le cas lorsqu'il sentit sous lui une nouvelle matière souple et moelleuse. C'était confortable. De nouveau, son esprit dériva, jusqu'à ce qu'il ne sente ni n'entende plus rien.

~

Il remua. De façon presque imperceptible.


- Oh, regarde ça ! On dirait que notre patient revient enfin à lui.

Oeil de lynx.
Il souleva légèrement la main. La reposa. Réessaya. La laissa tomber. Puis, dans un brusque mouvement, avec une lucidité aigüe, il porta la main à ses yeux. Un bandage...


-
Hé, doucement, petit. On ne bouge pas comme ça après quatre jours de sommeil. Si ce n'est plus.

Avec une certaine mesure, il tourna la tête vers la voix. Le son n'en était pas plaisant, mais c'était le seul repère qu'il possédait à cet instant. Bien sûr, il ne put voir celui qui en était à l'origine. Il devina la sourire.

-
Ca doit te faire drôle, hein ?

Ses muscles étaient raidis. Par un temps trop long d'inactivité, par des épreuves que son corps avait traversé mais dont il ne partageait pas le souvenir. C'était douloureux. Extrêmement douloureux. Mais moins que ses yeux.

-
Tu vas devoir rester parmi nous quelque temps. Mais pour l'instant...

Il sentit qu'on l'aidait à redresser son corps blessé. Il grimaça. Cela était fait avec beaucoup de douceur et d'attentions, mais il ne pouvait ignorer la souffrance que chaque muscle lui criait comme une désapprobation. Il sentit que l'on portait quelque chose à ses lèvres.

-
Bois. Tu vas boire beaucoup, mais vas-y doucement.

Il laissa l'eau envahir dans sa bouche, et laissa couler le liquide bienfaiteur dans sa gorge asséchée, et se déverser en lui comme une source nouvelle. Ca le soulageait.

-
Tu es resté longtemps au Soleil, et avec le sable, le sel... Tu es devenu sec comme un caillou.

L'explication du gobelin le fit sourire, entre deux gorgées d'eau. Ce qui fit vraisemblablement plaisir à ce dernier.

-
Bien ! T'es pas devenu un légume. Quant ton corps aura bien assimilé l'eau, on te donnera à manger. Il doit en avoir besoin aussi.

Il hocha doucement la tête en terme d'acquiescement. Tout comme pour sa déshydratation, il ne s'était pas rendu compte de ce qui le faisait se sentir si mal. A présent, il le comprenait, et avec ce que venait de lui dire le gobelin, il sentit le creux dans ses entrailles. Une faim dévorante.
Mais pour le moment, il était las, vraiment las. Il ouvrit la bouche, mais fut incapable d'en sortir un son.


-
Normal que tu puisses pas parler. Pour le moment. Allez, bois.

Il accepta de bonne grâce l'eau que le gobelin lui offrait, et s'efforça de lui montrer son épuisement.

-
Ok. Bon, tu vas te reposer pour l'instant. Mais si tu ne te réveilles pas, je devrais t'y forcer.

Alors que son esprit sombrait une fois de plus dans les ténèbres, un éclair de conscience lui parvint de manière étrange. Les gobelins ne sont pas des créatures altruistes, et font rarement les choses de manières désintéressées. Qu'en était-il pour lui ?

~

- Enfin debout !

Il tenait sur ses jambes, en effet. Cela semblait être une éternité depuis qu'il ne l'avait pas fait. Grâce à l'eau, à la nourriture et aux soins qu'il avait reçu, il s'était progressivement rétabli. Presque... Incapable discerner le jour de la nuit, il aurait été incapable de dire par lui-même combien de temps il était resté là.

-
Maintenant que ça va mieux, j'ai quelque chose à te dire.

Il se sentit dirigé vers une chaise. Le gobelin semblait grave. Cela semblait important. Assez pour que son interlocuteur préfère le faire assoir.

-
Ecoute bien petit. Je ne peux rien faire pour tes yeux. J'ai fait le maximum, bien sûr, et je suis convaincu que ça guérira. Ce n'est pas une brûlure assez profonde pour te les avoir crâmés définitivement, mais sérieuse quand même. Je me demande bien comment t'as fait pour en arriver à ce point-là.

Il soupira. Il n'en avait guère le souvenir, comme un rêve éloigné. Le gobelin ne continua pas sur son aparté.

-
Bref. Le mieux qu'on ait à faire, c'est de t'envoyer aux Pitons. On te fera suivre tes affaires, bien sûr. Là-bas, ils ont les meilleurs guérisseurs que je connaisse, et avec leur magie, druides, chamans, ils réussiront certainement à faire mieux que moi. C'est pas en restant ici que tu récupéras ta vue.

Il acquiesça lentement. Du bout des doigts, il frôla le bandage, que le médecin gobelin changeait souvent. Il garderait longtemps le souvenir de cette aventure...

-
Tout ce que je peux faire maintenant, c'est te mettre sur une wyverne avec un guide, et te laisser entre leurs mains. Ils sont déjà prévenus. Vaut mieux pas tarder. Pour ça que je t'en parle alors que te remets tout juste à marcher, même si c'est soudain.

Il sentit une poigne ferme l'aider à se relever, puis qu'on le soutint alors qu'on l'incitait à marcher, le guidant de toute évidence vers la porte. L'infirmier l'accompagna jusqu'aux coursiers des vents, dont il reconnaissait l'odeur caractéristique et musquée. Le gobelin lui prodigua moults conseils pour le voyage, qui avaient pour but principal de ne pas le voir finir en tâche rouge sur les rochers.
Alors que le maître des coursiers l'aidait à enfourcher la solide wyverne - assez grande et forte pour deux - il entendit des chuchotements. Tournant la tête vers les voix, son visage s'éclaira d'un sourire.


-
Merci.

Un court silence, et les chuchotements reprirent.

- Tu crois qu'il a compris ?
- Bien sûr, il n'est pas idiot.
- Et il nous remercie quand même.
- Ouais, l'est bizarre.


- Bonne chance petit !

Enfin, le coursier prit son envol, le portant, lui, et l'orc qui avait pour fonction sur ce voyage de maintenir l'aveugle qu'il était en selle, en plus de guider l'animal. Ce voyage... Il serait long. Mais il lui semblait déjà sentir la douce et rafraîchissante brise des plaines verdoyantes du Mulgore.
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